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a structuration de l'espace
Carte de répartition des sources permettant de localiser les indices de voies.Carte

Le bassin de la Garonne, dans l’Antiquité romaine, bénéficia d’une double série de conditions favorables à son développement, les unes naturelles, les autres politiques.

Le fleuve
À la première série appartient le lien que le fleuve crée, depuis sa source, dans le Val d’Aran, jusqu’à son débouché dans la plaine, vers Montréjeau, entre deux mondes aux économies différentes mais complémentaires : la montagne et la plaine.
Pourvoyeuse de matières premières telles que la pierre, le bois ou le métal, la montagne est aussi le lieu d’un pastoralisme transhumant, qui se développa dès le Néolithique.
Riche de ses terres céréalières, propices à une polyculture traditionnelle dans l’économie antique, la plaine était défrichée et largement exploitée dès l’âge du Fer, avant la présence romaine.

Le développement des axes routiers
La mutation essentielle de la période romaine fut d’inclure ces espaces et leurs richesses, exploitées ou potentielles, dans un système d’échanges, qui s’étendait à l’ensemble du bassin méditerranéen. Les itinéraires antiques, sortes de répertoires des relais routiers à destination de l’administration publique et des voyageurs, en portent témoignage.
L’Itinéraire Antonin, probable copie d’un document du IIe siècle de notre ère, énumère ainsi, entre Aquae Tarbellicae (Dax) et Tolosa (Toulouse) les relais de Beneharnum (Lescar), Oppidum Novum (Lourdes), Aquae Conuenarum (Capvern), Lugdunum (Saint-Bertrand-de-Comminges), Calagurris (Saint-Martory), Aquis Siccis (Saint-Cizy) et Vernesole, qui n’est pas identifié avec certitude, bien que certains chercheurs aient proposé Lavernose. Le même recueil signale l’axe Agen-Pyrénées, qui part d’Aginnum (Agen), traverse Elimberrum/Augusta Auscorum (Auch), Belsinum et Lugdunum (Saint-Bertrand-de-Comminges) avant de se poursuivre vers l’Espagne par la vallée de la Garonne, comme en témoignent les vestiges de voie au Pas-du-Rouziet, près de Cierp-Gaud, et la borne milliaire conservée dans la chapelle Saint-Julien de Saléchan (01) et (02).
Lugdunum, capitale des Convènes (03) se trouvait ainsi au carrefour essentiel d’un axe est-ouest de circulation le long du piémont pyrénéen et d’un axe nord-sud qui, d’Agen, permettait de rejoindre l’Espagne par la haute vallée de la Garonne. Le fleuve, voie de transport primordiale dans l’Antiquité, préférée aux voies terrestres plus lentes, plus coûteuses et moins performantes, n’était pas le moindre atout de la région.







Guerrier captif du trophée de Saint-Bertrand-de-Comminges.
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Autel du Pagus Collaies
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*Cliquez sur les images pour les agrandir
Naissance d’un territoire
La volonté politique d’un pouvoir central organisateur se superposa aux avantages naturels. Dans l’organisation des provinces, qu’il effectua entre 16 et 13 avant notre ère en compagnie de son gendre Agrippa, l’empereur Auguste inclut dans la nouvelle province d’Aquitaine la cité des Convènes, qui appartenait jusque-là à la vielle province de Transalpine, devenue Narbonnaise. Ce déplacement s’accompagna d’un nouveau statut de capitale religieuse et politique de l’Aquitaine méridionale, justifié par le processus de romanisation plus ancien que connaissait la bourgade, depuis son organisation par Pompée en 72 avant notre ère. Cet événement marqua le véritable essor de la ville. Le trophée impérial (04), érigé sans doute à l’initiative du pouvoir dans ces années-là, symbolise cette place nouvelle de relais entre la capitale Rome et le terroir pyrénéen. La civitas, territoire dépendant administrativement de la ville, se structura peu à peu dans le sillage de son chef-lieu, au gré des réalités préexistantes et des nouveautés qu’apportèrent, par l’économie d’échange, les liens avec Lugdunum et, au-delà, avec les cités voisines, la province et l’empire.

Un développement économique structurant
Dans le haut bassin de la Garonne, il est ainsi évident que l’activité marbrière, qui s’intensifia autour de Saint-Béat, ou le développement du thermalisme , dans le pays des Onesii (Luchon), constituèrent des points forts de la structuration et furent peut-être le siège de pagi, petites unités administratives de la civitas, placées sous la dépendance du chef-lieu. Mais les traditions antérieures n’en disparaissaient pas pour autant et les pagani Collaies ou Oollaies (05), habitants d’un pagus qu’il faut situer dans la vallée d’Oueil, où fut découverte l’inscription qui les mentionne, étaient une communauté pré-romaine, qui pratiquait probablement une économie montagnarde traditionnelle et qui devint, dans ses cadres naturels, siège d’une circonscription administrative de la civitas.

Université Toulouse-le-Mirail "Pyrénées antiques"
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